Le Drouvenant

Le petit coup d'eau, voilà l'instant privilégié pour pêcher la truite aux leurres. Mais, lorsque la rivière n'est pas à proximité de la maison et que le travail nous occupe la majeure partie de notre temps, il n'est pas toujours facile de tomber sur de bonnes conditions hydrauliques. Pourtant lorsque ces conditions sont réunies, notre quête devient beaucoup plus simple.

Comme de nombreux poissons, les truites profitent des coups d'eau pour se mettre en activité alimentaire. Les ruissellements sur les versants emportent toute une microfaune d'invertébrés, qui constitue une manne providentielle pour l'ensemble de la faune piscicole.

Dans ces conditions particulières, le niveau et la couleur des eaux sont favorables aux pêches de la truite au toc mais aussi aux leurres. A contrario, ces conditions sont pénalisantes pour les pêches à la mouche où à la nymphe pour des raisons purement techniques (pêches peu adaptées) mais aussi car les gobages sont tout simplement peu nombreux voir inexistants ; les poissons étant plutôt concentrés sur de la nourriture "charriée" plus en profondeur par le courant.

Si les coups d'eau sont favorables à la pêche de la truite aux leurres, il arrive fréquemment que les niveaux soient trop hauts et que les courants soient trop forts. Ce pourquoi il faut bien se renseigner sur les débits et les hauteurs d'eau enregistrés sur la rivière avant de prévoir une sortie. On évite ainsi de se déplacer pour rien. Il existe aujourd'hui des sites internet très précieux pour se renseigner.

De même, un débit un peu soutenu, sans pour autant qu'il n 'y ai eu de coups d'eau, peut-être favorable à la pêche de la truite aux leurres.

 

Trouver la gamme de débit idéale pour la pêche aux leurres

Ce pourquoi il faut utiliser les sites internet détaillant l'hydrologie des cours d'eau (en temps réel) et prendre des notes à chaque sortie pour savoir dans quelle gamme de débit, la pêche est plus favorable.

En procédant de la sorte, on arrive assez rapidement à se caler et à optimiser nos sorties sur les rivières disposant de stations de mesures des débits.

Malheureusement, lorsqu'elles existent ces stations sont rares. De plus certains cours d'eau ont des régimes hydrauliques artificialisés (barrages, éclusées), très imprévisibles (cas de la Basse rivière d'Ain).

Rien n'est donc parfait ni très scientifique mais c'est une aide qui reste précieuse.

 

Pêchant principalement les rivières du flanc Est de la France, j'utilise surtout le réseau mis en ligne par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranéen et Corse à l'adresse web suivante : http://www.rdbrmc.com/hydroreel2/

 

S'il est important de regarder la valeur de débit mesuré avant de partir pêcher, il est surtout essentiel de pouvoir la comparer avec des valeurs de références. En effet sur une rivière qui nous est connue, il peut être facile de savoir à quoi correspond 8 m3/s, mais lorsque la rivière nous est totalement inconnue comment savoir à quel niveau et à quelle force de courant cela correspond.

 

Voilà pourquoi les valeurs de références suivantes sont précieuses :

  • débit ou hauteur de "crue biennale" (de fréquence de retour statistique 2 ans, trait jaune sur la figure ci dessus). Lorsque ce niveau est atteint, la rivière est en crue. La pêche est difficile car les courants sont puissants et les berges pas toujours accessibles.

 

  • débit ou hauteur "d'étiage quinquennal" (trait bleu clair sur la figure ci dessus). Lorsque ce niveau est atteint, la rivière est basse, la pêche est difficile, car les poissons sont méfiants et peu actifs. Le niveau d'eau peu même manquer pour pêcher confortablement.

Le débit annuel interannuel quinquennal sec est le débit moyen annuel qui a une probabilité de 4/5 d'être dépassé chaque année. Il permet de caractériser une année de faible hydraulicité.

 

  • Le module interannuel (trait vert sur la figure ci dessus): Ce débit correspond au débit moyen calculé sur de nombreuses années. C'est un niveau d'eau très fréquemment atteint en hiver (hors étiage hivernal en montagne avant fonte des neiges). Plus on avance dans l'été, plus il est rare, car la rivière connait sont étiage lié au manque de précipitation pluvieuse.

Lorsque ce niveau est atteint, la pêche aux leurres est aisée (ni trop haut, ni trop bas).

En période estivale, ce niveau signifie qu'il y a eu un petit coup d'eau. Ce sont globalement des conditions intéressantes pour pêcher la truite aux leurres. En période printanière, je préfère être légèrement au dessus.

 

 

Quoiqu'il en soit, mes meilleurs résultats ont toujours été obtenu lorsque le module était dépassé. Reste après à ne pas sortir pêcher quand les eaux sont trop hautes car l'affaire devient très compliqué.

 

Rien empêche aussi de pêcher aux leurres à des niveaux proches de l'étiage, mais il devient alors important de privilégier les coups du soir ou du matin. De même ces conditions nécessitent une approche plus technique car les poissons sont souvent moins coopératifs. Cela représente tout de même un challenge très intéressant et un bon entrainement.

 

 

Rem


 

 

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