Les vacances : un moment idéal pour s'adonner à quelques travaux manuels. On a presque du temps devant nous et c'est un plaisir de sortir l'encre de chine et le papier washi (papier à base de fibre de murier) pour réaliser un petit ichtyogramme.

 

Il me restait au congélateur quelques petits poissons qui n'avaient pas survécu à une opération de sauvetage (au moyen de la pêche électrique) lors des vidanges annuels du canal du centre (pour restauration de la voie d'eau du canal du centre).

 

Parmi ces poissons, il y avait une petite grémille (poisson de la famille des percidés) qui se cachait dans le fond du bac.

Après une décongélation à l'air ambiant, un lavage au gros sel et un essuyage le plus méticuleux possible, j'ai entrepris d'en réaliser son gyotaku.

Avant de présenter ces réalisations, un petit brin d'histoire :

Au Japon, en 1862, à la fin de la période d'Edo, le seigneur Sakai vient de pêcher une superbe dorade grise, poisson noble et mets très recherché dans l'archipel et par ailleurs symbole du bonheur. Le poisson est particulièrement beau. Sa forme, ses écailles, son "âme" impressionnent la troupe de Samouraïs qui l'entoure. Si l'empereur était parmi eux, Sakai-san lui offrirait immédiatement cette prise d'exception. Malheureusement, la scène se déroule à deux jours de marche de la capitale. C'est alors qu'un des guerriers à l'idée de prendre l'empreinte de l'animal sur du papier washi (papier à base de fibre de murier) afin de pouvoir en faire profiter l'empreinte. Le poisson est lavé avant d'être badigeonné d'encre noire pour en produire une image inversée. C'est ainsi qu'aurait été conçu le premier gyotaku. Pendant environ un siècle, les gyotakus constitueront, pour les pêcheurs japonais, un moyen d'immortaliser leurs plus belles prises, exhibées à la manière de trophées, chez eux, dans des locaux communautaires, des gargotes au bord de l'eau ou des poissonneries.
Ce type d'empreinte traditionnelle, dite "directe", en noir et blanc sur papier ou sur tissu, est toujours la seule utilisée (et reconnue comme authentique) par les pêcheurs.

 

Et voici les empreintes qui n'ont pas été si simples à réaliser tant le poisson était petit et tant la congélation l'avait quelque peu abimé.

 

Après avoir été encadré, celui-ci est parti chez mon ami René.


Quant ce dernier, bien moins réussi, il a rejoint toutes les âmes des autres poissons dans la pièce spécifique ou sont affichés tous mes gyotakus.

 

 

Rem


 

 

Gyotaku portfolio

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