Perche de la Loire

La perche (Perca fluviatilis) est un poisson bien connu. Assez abondante dans nos eaux de France Métropolitaine, elle reste plutôt facile à capturer à la ligne. Du vers de terre, au vers de vase, en passant par le vif, les leurres souples, les poissons nageurs, les cuillères tournantes, les cuillères ondulantes, les nymphes, elle "croque" plus ou moins tous ce qui lui passe sous le "nez". Elle est, au même titre que le sandre et la grémille, un représentant de la famille des percidés. Mais quand est il précisément de son régime alimentaire?

 

une perche mange quoi? Un régime alimentaire varié.

Tout d'abord, la perche est dite "benthophage", ce qui signifie qu'elle se nourrit de petits organismes qui vivent à proximité des fonds des rivières et lacs. Elle se nourrit ainsi de divers invertébrés :

  • des vers,
  • des crustacés (écrevisses, isopodes et amphipodes),
  • du zooplancton (daphnies, copépodes) et du zoobenthos,
  • de larves d'insectes de type chironomidae.

Gammare source wikipedia

Un gammare (petit crustacé de l'ordre des amphipodes) source wikipedia

Aselle source wikipedia

Des aselles (petit crustacé de l'ordre des ispodes) source wikipedia

 

La perche est aussi un grand prédateur de poisson. On dit alors qu'elle est ichtyophage.

perche_source EPTB Saône-et-Doubs

 Une perche - source EPTB Saône-et-Doubs

 

Les jeunes larves se nourrissent quelques jours après éclosion alors que leur sac vitellin n'est pas totalement  résorbé. La taille des proies dépend donc fort logiquement de l'ouverture de la bouche. De même, la taille des proies évolue au fur et à mesure de la croissance.

 

Au début les jeunes alevins ne mangent que du zooplancton, d'abord des rotifères puis des daphnies et des copépodes.

Rotifère - source wikipedia

Rotifère source wikipedia

Dapnie - source wikipedia

Daphnie source wikipedia

Copépode- source wikipedia

Copépode source wikipedia

 

Plus grands, ils mangent aussi des organismes benthiques (larves insectes, petits crustacés).

Au delà de 18 cm la perche abandonne les proies zooplanctoniques pour s'intéresser de plus en plus aux poissons. Les poissons constituent même 50% du régime alimentaire des individus dont la taille dépasse 25 cm.

Toutes les espèces de poissons qui vivent avec les perches peuvent plus ou moins être consommées par cette dernière. Mais compte tenu de leur taille modeste, les perches s'attaquent très majoritairement au stade alevin et juvénile, excepté pour les petites espèces de poisson qu'elles consomment à "tout âge" (vairon, loche franche, épinoche...)

 

Mais les plus grosses perches restent très opportunistes, leur exigence principale concernant la taille des proies.

Perche de Loire

 

Pour survivre et croitre, les poissons doivent parfois adapter leur régime alimentaire aux caractéristiques du milieux.

C'est le cas de la perche qui comme il vient d'être énoncé peut être très opportuniste. Pour exemple sur le Lac de Constance, l'eutrophisation des eaux aurait conduit les grosses perches à quitter la zone littorale pour une zone sublitorale. Ces mêmes perches auraient aussi modifier leur régime alimentaire qui en été serait passer d'ichtyophage (consommation de poisson) à planctonophage et à benthophage en hiver.

 

Enfin, le cannibalisme est très fréquent chez la perche, il apparait chez les juvéniles dès 25 mm. Mais ce sont surtout les adultes qui exercent une très forte prédation sur leur descendance.

 

la perche chasse en groupe un prédateur qui chasse en groupe.

La vision est une fonction sensorielle essentielle pour le repérage et la capture des proies. Le rôle de la ligne latéral semble beaucoup moins important.

La perche est aussi un prédateur d'affut facultatif. Pour se nourrir d'alevins elle procède plutôt par chasse à courre en groupe. Cette chasse se manifeste par des vagues de petits poissons qui giclent en surface

L'activité alimentaire est diurne (de jour) avec généralement  des pics d'activités à l'aube et au crépuscule.

La consommation des proies est maximale en été. La croissance maximale est d'ailleurs observée en été. A cette saison, la température de l'eau est élevée et le taux de remplissage de l'estomac est bond.

En automne, en dessous d'une certaine température (8 à 10°C ), la croissance est réduite ou stoppée. Entre 0 et 4°C, l'activité des perches est fortement réduite.

Perche de Loire

 

compétition alimentaire avec la perche une compétition alimentaire avec le gardon.

Certaines espèces de poissons concurrencent directement le régime alimentaire de la perche. Ainsi, la perche est mise en compétition pour la recherche de nourriture avec la gardon. Tous deux consomment des proies benthiques et pélagiques (crustacés, larves d'insectes).

La perche est même généralement dominée par le gardon. Dans leurs stades les plus jeunes ces deux espèces sont en compétition pour l'utilisation de l'espace et de la ressource. Cela peut paraitre surprenant car le gardon est aussi une proie pour la perche. Et il est donc facile de penser que la perche devrait dominer le gardon, mais les équilibres ne s'opèrent pas si simplement...

 

 

le nanisme chez la perche Le nanisme, un phénomène parfois constaté chez la perche.

Le nanisme chez la perche peut être observé assez fréquemment. Les perches présentent alors une petite taille et une tête assez grosse. Le nanisme peut s'expliquer simplement par le manque de nourriture, mais aussi par une forte concurrence intraspécifique (entre perche). Certaines années, de très bonnes reproduction peuvent en effet engendrer de très fortes densités de perches qui auront dû mal à trouver de la ressource alimentaire en quantité suffisante à leur développement.

Enfin, il arrive que le nanisme puisse aussi s'expliquer par une modification de la qualité des eaux (dégradation, comme amélioration).

 

Il y aurait encore beaucoup à écrire sur la croissance, sur les compétitions alimentaires et sur le rapport des perches avec ses propres prédateurs "piscicoles" (brochet et autres espèces ichtyophages), mais cela pourra faire l'objet d'un article futur.

 

Note : L'ensemble des termes scientifiques usités dans cet article sont décrits dans la partie glossaire du site : http://www.sioux-fishing.fr/poisson-riviere/glossaire.

 

Rem


 

 

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