4h50 quand le réveil sonne ce mercredi matin. Dehors, il fait encore nuit mais les oiseaux chantent déjà à tue tête. D'habitude me lever à des heures si matinales ne me fait rarement plaisir, mais là je suis en congé et ma journée est consacrée à la pêche. Le kayak est déjà chargé sur le toit de la voiture, il ne me reste plus qu'à partir.

Comme souvent, la veille au soir, j'ai quelque peu hésité sur ma destination : brochet, sandre, perche, truite... ?

Après de nombreuses tergiversations, je suis finalement parti sur un plan tout autre. J'ai envie de retourner tenter les corégones au lac de Chalain. Ma dernière sortie infructueuse (quelques poissons décrochés) m'a laissé sur ma faim. Alors pourquoi ne pas retenter le coup?

Jusqu'à cette année je n'avais jamais pêcher ce poisson. Ce sera donc ma deuxième sortie consacrée à cette pêche.

Et puis, dans le cas ou ceci ne serait pas concluant, Chalain est aussi bien peuplé en brochet et en perche, j'ai donc pris de quoi changer complètement de stratégie au cas où, mais là n'est pas mon attention.

J'arrive à Chalain tranquillement après les premières lueurs du jour. En longeant le lac, je suis surpris car je vois peu de barques en action. Ce n'est qu'à la mise à l'eau que je retrouve tous les retraités inconditionnels de cette pêche. A les écouter l'affaire semble mal engagée. Les résultats de ces derniers jours ne sont pas fameux sur de nombreux lacs  et d'année en année c'est de pire en pire selon leurs propos.

C'était mieux avant en somme Complice, mais ça je ne pourrai jamais le vérifier.

 

En dehors de ces aspects, j'aime bien débarquer à Chalain car mon kayak ne semble pas plus éveiller que ça leur curiosité. On se dit bonjour, parle rapidement de la météo, des conditions de pêche. Qui plus est, ils ne sont pas avares de conseils et de renseignements ce qui m'aiguille un peu car je ne suis qu'un novice du corégone. Dernière chose, ils ne sont pas des farouches opposants du sondeur. D'ailleurs ils l'utilisent tous. Comme quoi d'un secteur à l'autre et d'une pêche à l'autre les opinions peuvent être diverses et variées.

 

Je démarre la pêche dans mon coin sans rejoindre les attroupements de barques. J'encre à un endroit où les passages de corégones semblent nombreux. Pendant plus d'une heure je pêche sans une touche, les yeux rivés sur les échos renvoyés par le sondeur. Je m'aperçois alors que je ne suis plus seul. De nombreuses barques m'ont rejoint.

 

Les poissons sont là, mais ils ne mordent pas. Parfois, ils suivent le montage armé de 5 nymphes, mais sans plus. Quand soudain c'est la touche. Je ferre, prend contact avec le poisson et après un combat bien musclé sur une petite cane (le canin spécifique aux pêches du corégones) je monte un premier poisson de 38 cm.

 

 

 

Un premier qui sera le dernier. Autour de moi, personne ne prend quasiment rien. J'ai juste vu un poisson de sorti.

 

Vers midi je casse la croute dans le kayak. Les échos de poissons au sondeur étant nombreux, je garde une main sur le canin. Et c'est de nouveau la touche, mais le poisson se décroche lors du combat. Il avait l'air costaud.

5 minutes plus tard, alors que j'anime les nymphes doucement, je ne ressens plus le poids du plomb, comme si le montage remontait tout seul. Je ferre aussitôt et je suis de nouveau au contact avec un corégone qui va se décrocher en me laissant un joli écho sur le sondeur. Je suis passé à côté. Dommage car je n'aurai plus aucune touche.

 

La traversée du désert est longue jusqu'à la fin de la partie de pêche. Je comprends pourquoi on dit du corégone qu'il est le poisson du diable : lunatique, imprévisible et finalement assez facile à décrocher ou tout simplement à louper au ferrage. Cette pêche fine nécessite beaucoup d'attention, de concentration et de patience.

C'est sur, on est loin du power fishing mais finalement je trouve cette pêche très captivante.

 

Je n'irai pas toutes les semaines à la rencontre du poisson du diable, mais il est clair que dorénavant j'ai ajouté sa pêche à mon panel halieutique.

 

 

Rem


 

 

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